Au cœur de la forêt de la brume, dans le sud de la Thaïlande, survit l’un des derniers groupes de nomades chasseurs cueilleurs de notre planète.
Vivant ici depuis le néolithique, ils seraient les légitimes légataires de ce territoire de 130 000 ha riche en biodiversité. Autrefois … Mais l’histoire en a décidé autrement. Ils n’ont résisté au génocide que grâce à leur arme fatale : la fuite plutôt que la guerre.
La Forêt les nourrit, les soigne, les abrite et les habille. Elle les rend indépendants, libres et solidaires comme la nature qui régit leurs liens sociaux. L’environnement structure leurs croyances, leurs modes de vie et de pensée. Dépendants de ses ressources, les Maniqs entretiennent avec la forêt un rapport privilégié et harmonieux qui fait d’eux les partenaires prévoyants et compétents du monde naturel. Mais ils subissent la double peine des effets du changement climatique et des mesures « d’atténuation » censées les freiner, alors qu’elles violent leurs droits par l’appropriation, l’exploitation ou parfois la destruction de leur territoire.
Le déséquilibre de la biodiversité menace leur identité et leur existence.
Les Maniqs craignent le vent, les inondations et que les arbres leur tombent sur la tête. Mais les esprits de la forêt, qu’ils sollicitent pour apaiser les colères de la Nature, restent impuissants face aux agressions extérieures qui menacent l’existence de ce Peuple racine.
Méprisés, discriminés, isolés dans leur territoire sanctuaire et rétréci, cernés par des plantations d’hévéa nourries aux herbicides et pesticides, charmés par les évangélistes, enrôlés de force dans des écoles thaïlandaises… Les Maniqs veulent simplement continuer à vivre dans leur Forêt ancestrale.
Extrait 1 – Nous resterons en forêt
Extrait 2 – Nous resterons en forêt